Quels impacts des risques psychosociaux sur notre santé mentale ?

Posté par : Galadriel - le 31 Octobre 2025

  • Bonjour à tous, Je me demandais, au-delà du discours général sur le stress au travail, quels sont concrètement, selon vous, les impacts les plus significatifs des RPS sur notre équilibre mental ? Est-ce que certains sont plus sournois que d'autres ? J'aimerais bien qu'on puisse échanger sur nos expériences et nos connaissances, histoire d'y voir plus clair et de trouver des pistes pour mieux se préserver.

  • Commentaires (10)

  • C'est une question essentielle. Les RPS, c'est tellement vaste qu'on a souvent du mal à cibler ce qui nous affecte vraiment. De mon point de vue, et en tant qu'ergothérapeute, je vois souvent les conséquences suivantes : * **L'isolement social :** C'est un cercle vicieux. Le stress, la pression, peuvent nous amener à nous replier sur nous-mêmes. On évite les pauses café, on répond moins aux sollicitations des collègues, et petit à petit, on se retrouve coupé des autres. Ça peut mener à une déprime sévère, voire à un épuisement. * **La perte de sens :** Quand on a l'impression que notre travail n'a plus d'utilité, qu'on est juste un rouage dans une machine, c'est très dur pour le moral. Ça peut se traduire par un désengagement progressif, une perte de motivation, et même des problèmes de sommeil. * **L'hypercontrôle :** Paradoxalement, le manque de contrôle sur notre travail peut aussi être très délétère. Quand on a l'impression de subir les décisions, qu'on n'a pas notre mot à dire, ça génère un stress énorme et un sentiment d'impuissance. J'ai une amie qui a complétement été détruite par une hiérarchie qui laissait pas de place a la discussion, elle en est tombée malade. * **Les troubles anxieux :** L'incertitude, la peur de mal faire, la pression constante, tout ça peut déclencher des crises d'angoisse, des phobies, voire des TOC. C'est souvent difficile à reconnaître, mais c'est un signe d'alerte qu'il faut prendre au sérieux. Et le pire, c'est qu'on a l'impression de devenir fou et honte de sois. Il me semble important de souligner que ces impacts ne sont pas forcément isolés. Ils peuvent se cumuler, s'amplifier, et mener à des situations très complexes. C'est pour ça qu'il est important d'être attentif aux signaux, de ne pas hésiter à en parler, et de chercher de l'aide si nécessaire. C'est quoi au juste cette histoire des risques psychosociaux ? Je connaissais pas ce site, je vais aller faire un tour. Merci pour l'info et à bientôt j'espère.

  • Salut Galadriel, Quand tu parles d'impacts significatifs, tu penses plus aux conséquences directes (genre anxiété, déprime...) ou aussi aux effets indirects, comme les changements de comportement ou les problèmes relationnels que ça peut entraîner au travail ? Je me demande si certains métiers sont plus exposés que d'autres, ou si c'est vraiment une question d'environnement et de management.

  • Youssef, bonne question. Je pensais surtout aux conséquences directes sur la santé mentale (anxiété, troubles du sommeil, dépression, etc.)... mais les effets indirects sont tout aussi importants, tu as raison de le souligner. Les changements de comportement, l'irritabilité, les conflits au travail, tout ça peut aussi être des signaux d'alerte. Et pour ta deuxième question, je pense que les deux facteurs jouent : certains métiers sont intrinsèquement plus stressants que d'autres (ceux avec une forte charge émotionnelle, par exemple), mais un environnement de travail toxique ou un management défaillant peuvent aggraver considérablement les choses, quel que soit le métier.

  • Galadriel, Youssef, Je suis d'accord avec vous deux. Les impacts directs et indirects sont imbriqués. Les troubles du sommeil, par exemple, peuvent exacerber l'irritabilité et mener à des conflits. C'est un cercle vicieux. Tiens, en parlant de sommeil, j'ai lu un article intéressant sur l'impact de la lumière bleue des écrans sur la qualité du sommeil, faudrait que je le retrouve. Pour revenir au sujet, je pense que la difficulté réside souvent dans la reconnaissance de ces signaux, tant par la personne concernée que par son entourage professionnel. On a tendance à banaliser le stress, à le considérer comme une fatalité. Or, il est important d'agir en amont, avant que les conséquences ne deviennent trop importantes.

  • Valvulaire47 a raison, la reconnaissance des signaux est primordiale. En tant que sexologue, je vois souvent des couples dont la vie sexuelle est impactée par le stress professionnel. Baisse de libido, troubles de l'érection, difficultés à atteindre l'orgasme... Le corps exprime souvent ce que la tête refuse d'entendre. Un conseil simple : accordez-vous des moments de détente en couple, loin des écrans et des soucis professionnels. Un massage, un bain chaud, une promenade dans la nature... Ces petits rituels peuvent aider à relâcher la pression et à se reconnecter à soi et à l'autre. Et si les problèmes persistent, n'hésitez pas à consulter un professionnel. On peut faire beaucoup pour vous aider.

  • PixelWave, c'est un angle mort qu'on oublie souvent, mais tellement pertinent ! Les conséquences sur la vie intime sont un vrai révélateur. Dans le même ordre d'idée, j'ajouterais que les RPS peuvent aussi se traduire par des troubles alimentaires (compulsions, perte d'appétit...). Le corps, comme tu dis, exprime. Et parfois, c'est en silence, par des maux qu'on n'associe pas forcément au travail. On est tellement pris dans le tourbillon qu'on en oublie d'écouter les signaux d'alarme.

  • ZenithGamer11, tu as raison de souligner les troubles alimentaires. En tant qu'infirmier en psychiatrie, je peux ajouter que les RPS peuvent aussi exacerber des troubles existants, ou en déclencher de nouveaux. L'anxiété liée au travail peut, par exemple, aggraver des TOC ou des phobies. C'est important de le prendre en compte, surtout si on a des prédispositions.

  • Merci Youssef2, c'est bon à savoir, ton point de vue en tant qu'infirmier est top !

  • PixelWave, Youssef2, Vos interventions sont pertinentes. Pour compléter, je pense que cette vidéo de présentation des risques psychosociaux (RPS) peut également éclairer le sujet, elle aborde les RPS en France et témoigne de l'expérience de l'entreprise Art et Développement :

    L'idée d'en parler est aussi d'aider à la prévention.

  • ZenithGamer11, merci pour la vidéo, c'est un bon support visuel pour comprendre l'étendue des RPS. L'approche systémique qu'ils présentent est primordiale. On ne peut pas se contenter de traiter les symptômes individuellement sans s'attaquer aux causes organisationnelles. Ce qui me frappe, c'est la difficulté d'objectiver ces risques. On parle souvent de "stress", mais le stress, c'est subjectif. Comment mesurer l'impact d'une charge de travail excessive ou d'un manque de reconnaissance ? Comment identifier les situations de harcèlement moral qui se manifestent de manière insidieuse ? Je pense qu'il faut développer des outils d'évaluation plus précis et plus adaptés aux spécificités de chaque entreprise. Des questionnaires standardisés, certes, mais aussi des entretiens individuels et collectifs, des observations sur le terrain. Il faudrait presque des "cardiologues" de l'entreprise, capables d'ausculter le "cœur" de l'organisation et de détecter les dysfonctionnements avant qu'ils ne provoquent des dégâts irréversibles. D'ailleurs, concernant les outils, il existe des questionnaires validés scientifiquement, comme l'échelle de Karasek et Theorell qui mesure la tension au travail, ou le Copenhagen Psychosocial Questionnaire (COPSOQ) qui évalue un large éventail de facteurs psychosociaux. Leur utilisation pourrait aider à objectiver les ressentis. Il faudrait systématiser leur usage. Mais au-delà des outils, il y a aussi une question de culture d'entreprise. Si le management ne reconnaît pas l'existence des RPS, si la parole des salariés n'est pas écoutée, si les initiatives de prévention sont considérées comme des contraintes, il sera très difficile d'améliorer la situation. Il faut une véritable prise de conscience à tous les niveaux, et un engagement fort de la direction. Sans cela, on ne fera que mettre un pansement sur une jambe de bois. Et les conséquences, comme le mentionne la vidéo, peuvent être lourdes, tant pour les individus que pour la performance de l'entreprise (absentéisme, turnover, etc.).